Depuis très jeune René Barbier aimait jouer un peu d’accordéon, qui fut son instrument fétiche ici, qui entre autres vertus le reliait à ses origines familiales populaires. Dans le spectacle qui fut donné en sa mémoire en 2018, cet instrument était placé en bonne place à l’articulation de moments-clés de la soirée ici.
Au passage, certains de ses poèmes doivent s’y prêter dans la forme, ils mériteraient d’être mis en musique et de se déployer par le chant. Contrairement à Victor Hugo qui aurait dit « Je ne veux pas de musique au pied de mes vers » (la musicalité du vers se suffit à elle-même). Tout le monde peut se tromper…
René Barbier aimait la chanson, et en proposait quelquefois dans le Journal des chercheurs, on se souvient par exemple de titres de Georges Brassens, ou de Jean Ferrat, Serge Reggiani, offerts à l’écoute du visiteur.
Le Journal des chercheurs se propose de reprendre cette tradition, et, entre deux pages de réflexions bien condensées, il proposera de temps en temps à l’écoute des chansons connues ou moins connues, mais toujours chargées de sens.
Et comme souvent, même si Hugo n’en serait pas content, la chanson est aussi poésie, tout va bien.
Le déserteur

Et de commencer par Le Déserteur, écrite en 1954 par Boris Vian, durant la guerre d’Indochine. Chanson qui eut deux versions, la première, peu connue, mais plus brutale que la deuxième, adoucie selon de voeu de Mouloudji, plus pacifiste sur la fin, édulcorée pour peut-être éviter une interdiction immédiate (qui néanmoins eut tout de même lieu pour antipatriotisme).
Version pacifiste modifiée, par Mouloudji : ICI
…et celle de Vian, originale mais rare, dont la fin change tout, dite Jean-Louis Trintignant : ICI
Bonne écoute, à bientôt pour d’autres sons.