Écologie, esthétique et poétique de notre être-au-monde
par René Barbier
Nous dirons que l’art d’apprendre est le processus singulier et unique d’éducation qui conduit un sujet à se rendre disponible ontologiquement pour se sentir relié au mouvement créateur du monde. Cet art d’apprendre se trouve, aujourd’hui, interpellé par l’Écologie. C’est toute la question de l’éducation à l’environnement et de l’auto-hétéro-formation. Mais l’écologie, comme logique de la manière d’habiter le monde (oïkos), ne peut se réduire à l’habit local, même s’il s’agit de penser globalement et d’agir localement. Tout nous montre que l’interaction des éléments destructifs sur l’environnement joue à un niveau de complexité encore largement inconnu dans l’état actuel de la science. Qui peut dire, aujourd’hui, que les OGM ou les radiations des téléphones portables n’auront aucun effet sérieux sur la santé humaine dans les années futures ? Cette crise de la relation écologique au monde affecte l’existence humaine dans ses diverses dimensions ; elle malmène notamment la beauté. Une authentique éducation à l’environnement ne peut être seulement politique, elle doit aussi être poétique. Le poétique, c’est toute la dimension esthétique de l’existence humaine, une certaine manière de créer de la beauté étonnante autour de soi. Toutes les autres formes d’art y contribuent : la musique, la peinture, la sculpture, la danse, l’architecture, etc. Lesquelles ont aussi leur propre langage inventé par l’homme. Mais, c’est également une activité de reconnaissance quotidienne et banale du monde dans lequel et par lequel on vit, car chaque personne est le monde : une façon de voir créativement, c’est-à-dire comme pour une première fois, le moindre objet, la plus petite parcelle de vie comme faisant partie d’un ensemble porteur de sens. Cette dimension de l’existence humaine va de pair avec ce que Michel Maffesoli nomme pertinemment « une raison sensible » (Maffesoli, 1996).
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