Nuit obscure

René Barbier, le 28/08/2017

Ecrire la nuit obscure

Lorsqu’on ne sait rien

On ne veut rien

On ne peut rien

Partir à l’aventure

De ce qui se niche

Dans le fourmillements des atomes

Laisser de côté

Les grands livres du monde

Revenir vers ses sources

Les traces oubliées dans le corps

Les effleurements dans le poème

L’imperceptible voix qui toujours demeure

Dans l’élan de la tige

Ne rien dire de trop

Laisser le peu faire son nid

Chanter avec l’oiseau

Courir avec le lion

Rire avec l’enfant

Contempler la fleur sans autre désir

Que de fleurir

Prendre les mots comme ces fourmis

De la conscience termitière

Effacer même la quête

Du Sans-Nom du Sans-Visage

Perdre peut-être le désir d’écrire

Entrer dans le bain chaud

De l’existence reconquise