Mercredi 19 octobre 2016, par René Barbier
Décidément l’Éducation nationale aujourd’hui sous l’égide de son ministère et du ministère de l’intérieur est de plus en plus indigente sur le plan des valeurs citoyennes.
Son dernier projet qui se réalise, heureusement souvent dans les rigolades : imposer aux écoles françaises un plan antiterroriste.
On voit ainsi des élèves de CP devoir se cacher sous les tables, dans les recoins de la classe et fermer tous les volets, toutes les portes, et faire un silence de mort.
Sur le plan sécuritaire, tout cela n’a pas de sens. Un terroriste décidé à faire un carnage le fera toujours. Mais qui le fera vraiment ? Croit-on que nous allons voir déferler des hordes de barbus assoiffés de sang auprès de nos petits enfants ?
Faut-il placer un CRS derrière chaque élève ?
L’école doit-elle devenir un château fort assiégé du Moyen-Âge ?
Le jeu hyper-sécuritaire en vaut-il la chandelle ?
Faut-il faire de nos écoles et de nos professeurs des usines à peur programmée ?
Que veut dire une société où tout est fondé sur la peur et l’angoisse : de la note, des examens, des punitions, des attentats ?
On le sait bien, ce n’est pas avec la peur que l’on éduque à la citoyenneté mais à la responsabilité communautaire et solidaire. Un projet éducatif relevant d’un véritable “projet d’autonomie” (Cornelius Castoriadis) est loin d’être celui de nos politiciens d’hier comme aujourd’hui.
Je crains même que son avatar militarisé actuel soit encore renforcé avec la montée des chemises noires de l’électorat français contemporain.