lundi 14 mars 2016, par René Barbier
L’énergie vitale est le mouvement issu de l’énergie primordiale universelle de ce qui est inconnaissable, non symbolisable, qui engendre la puissance du désir dans le pouvoir d’agir sur soi, les autres, le monde.
Elle s’origine chez le vivant humain dans le corps, conçu comme une totalité complexe dont les flux sont en interaction à la fois interne (monde intérieur) et externe (l’environnement). La santé constitue le premier élément vital qui exprime un corps épanoui. Elle est le premier souci des Français, le second est le travail.
Travail, amour
Le travail est le mouvement de l’énergie vitale pour la survie de la communauté humaine, de la cellule familiale à la société globale. Il est relié à la santé par la Polis, le gouvernement de la cité, c’est-à-dire la manière dont les êtres humains organisent collectivement leur monde. Épanouissement ou stress destructeur en dépendent.
L’amour est ce qui relie le vivant au vivant par l’effet de l’énergie vitale, qui est une forme de l’énergie universelle. La sexualité pulsionnelle d’Eros avec ses rejetons imaginaires, et la sensibilité-tendresse, permettent la reproduction de l’espèce et le maintien d’une santé harmonieuse. Mais l’amour comme énergie de reliance s’ouvre sur la question spirituelle intrinsèque à l’être humain.
La spiritualité, c’est le questionnement permanent dans lequel l’énergie vitale cherche son origine. Elle s’établit et souvent se réduit en religions, idées, par la culture historiquement située.
Mais l’ouverture à l’interrogation ontologique demeure chez toute personne réfléchie. La philosophie ( Kant) nous interroge : que puis-je savoir ? Que puis-je faire ? Que nous est-il permis d’espérer et qu’est-ce que l’homme ? Elle formule l’essentiel du questionnement.
Spiritualité
La spiritualité s’ouvre vers le travail par l’ascèse comme travail intérieur à la psyché. L’exemple de la vie du bouddha montre qu’elle doit être équilibrée entre la nécessité de l’appel intérieur et celle du maintien du corps en bonne santé. Ce « juste-milieu » joue dans la nature construite du travail et du même coup, dans le sens de la Polis.
On comprend par-là que, seule, la prise en considération de l’être humain dans toute sa complexité, sans nier les éléments spirituels, laïques ou non, permet d’espérer l’avènement d’une société réellement humaine.
La spiritualité est liée à l’amour par la contemplation, comme action de non-d’agir, et à la méditation avec objet ou sans objet.
La contemplation dans les sociétés modernes industrieuses et pléonexes est réduite à la portion congrue. L’agir élimine le non-agir au profit d’une société inégalitaire dont le monde économique libéral est le signe. Un humanisme intégral et spirituel ouvre des chemins bouleversant l’ordre des choses à cet égard. Devenir un être humain est placé ainsi au sein d’un processus inachevé et exigeant. Il est animé sans cesse par le sens humaniste de l’éducation complètement relié à la complexité de l’existence humaine et du monde naturel et social.