Par René Barbier
Il est des jeunes filles qui rôdent près des lacs, Sans prendre garde aux êtres Qui prolongent la vase. Elles se défont aux rives, Penchées comme des saules, Et lissent leurs cheveux clairs Au dessus des eaux noires. Elles plongent dans les reflets, Elles échangent leurs joies, A mi-chemin du ciel Et de la mer étale. Elles versent leurs saisons Au lisse de l’instant. Leur rire est une amande Dans la crypte du jour. Elles cueillent sous les roseaux La félure de l’eau vive Pour faire danser leurs rêves. Quelque chose a bougé au creux des profondeurs. C’est à minuit sonnant Qu’elles ont le corps soumis. Leur ventre est une église Que la Chose renifle. Les arbres sont aux aguets. Les oiseaux dans leur nid. La Chose qui allait prendre S’arrête et s’interroge | ||