Emotion

René Barbier, 5/01/2017

Comme des abeilles
Mes amis tombent décimés
Par la mort pesticide

Je sais bien que la finitude
Est la loi de l’univers
Elle s’étend à l’infini
Émeraude du silence

Mais elle n’empêche pas l’émotion
Qui monte du cœur
Comme un grand tsunami

Je ne cherche pas à l’encastrer
Dans la pierre noire dans la philosophie

Je la vis à hauteur d’homme
Sans croyance et sans rose des sables

Chaque larme est une source
Dans le fleuve du vivant


Le 11 novembre 2016 l’accordéoniste Robert Trabucco décédait à l’âge de 86 ans, dans un petit village du nord de la France.

Je viens tout juste de l’apprendre au moment même où sur Arte j’ai vu ce soir le film Marina consacré à l’accordéoniste italien des années cinquante, Salvatore Granata, aussi fils d’émigré mineur de fond en Belgique.

Robert et son frère Jacques Trabucco tous deux brillants accordéonistes d’origine italienne furent les lauréats du championnat d’Europe d’accordéon. Jacques après une carrière de compositeur termina comme professeur d’accordéon. Il est maintenant en retraite et compose toujours des mélodies tous les jours à plus de 80 ans.

Son frère Robert eut une carrière importante dans la musique.

Je pense souvent à leurs parents. Leur père jouait aussi de l’accordéon et était mineur de fond en Lorraine.

J’avais dix ans et eux 18 ans lorsque mon père leur demanda d’être mon professeur d’accordéon. Je ne les ai pas suivi aussi remarquablement dans cette voie. Le Savoir m’en a détourné. Mais je suis toujours resté très proche d’eux, surtout de Jacques Trabucco.

Je présente mes condoléances et j’exprime ma très profonde tristesse à mes amis et à leurs familles respectives.

Pour eux ce soir je jouerai un petit air de ma composition évidemment mélancolique…