Jean Lecanu, février 2022
C’est avec l’association « Espace expression » animée par Didier Baron que nous avons organisé le 26/12/1995 le colloque Education et sagesse. Le prolongement en fut l’ouvrage Education et sagesse, la quête du sens (revue Question de n° 123, Abin Michel). L’intervention de René Barbier portait sur le thème « Education, sagesse et transdisciplinarité ». Et d’abord un constat : la vie intérieure est la grande absente de l’éducation contemporaine. Or pour René Barbier, on ne serait séparé sans artifice l’éducation de la sagesse de l’humanité. Et par ailleurs, les sages de tous les pays ont sans cesse posé la question du sens. Dans une recherche de l’éducation pour notre temps la question est : que serait une éducation qui tenterait de reprendre le goût de la vie ? Liberté et éducation vont de pair, l’éducation et l’élan de soi vers soi, la vie intérieure pose la question permanente : qui suis-je ? La vie intérieure est un travail d’exister (Max Pagès). Ces quelques citations nous permettent de percevoir la profondeur de la réflexion de R. Barbier. Cet ouvrage publié chez A. Michel en 2001 conduisit Philippe Filliot vers R. Barbier. De cette rencontre devait naître la thèse de P. Filliot (L’éducation spirituelle ou l’autre de la pédagogie lorsqu’une relation de maître-élève-savoir dans la spiritualité de l’Orient et de l’Occident : Yoga, sagesses chinoises, bouddhisme zen, christianisme).
Le mardi 19/06/2007 dans le Journal du Chercheur, R. Barbier rendait compte de cette thèse « Education et spiritualité » : à propos de la soutenance de la thèse de P. Filliot il écrit : « j’ai le sentiment que je peux partir sans regret car je sais qu’un jeune universitaire pourra poursuivre la route, selon sa propre voie, que j’ai un peu défrichée jusqu’à présent ». Tout est dit. René devait nous quitter en septembre 2017. Nous avons le projet de réaliser un ouvrage sur le thème « Education et sagesse » avec Lucile Heraud, Gérard Lurol, Bernard Genesty, et Philippe Filliot. Grâce à Monsieur Seterenon, responsable des éditions Chroniques sociales et à P. Filliot le projet vit le jour en 2020 : sous la direction de P. Filliot et de J. Lecanu « Education et spiritualité ». R. Barbier et moi-même tenions à ce que le livre soit préfacé par Bernard Besret. Ce qui fut fait sous le titre « La spiritualité, dimension essentielle de la personne humaine ». En octobre 2017 le même B. Besret devait publier : Et la mort comme le jour illumine : Neuf propositions sur la mort et son au-delà qui répondent à une question essentielle de R. Barbier.
Il reste des textes très importants de R. Barbier qui ne sont pas publiés et singulièrement : Le vide sans œillères. Vers une sagesse poétique en spiritualité laïque, août 2017. C’est le livre de fin de vie, une sorte de testament spirituel qui compte 14 chapitres.
Ch. 1. Premier regard
Ch. 2. Six auteurs de référence
Ch. 3. Comment appréhender la spiritualité laïque ?
Ch. 4. Esquisses d’une approche poétique d’une spiritualité laïque : le clair-joyeux
Ch. 5. Interruption en cours de route
Ch. 6. Une sagesse laïque et une spiritualité
Ch. 7. Reliance transpersonnelle et éducation
Ch. 8. Pour une voie poétique de la spiritualité laïque
Ch. 9. Y a-t-il une voie poétique en spiritualité laïque ?
Ch. 10. L’approche transpersonnelle, une conception de la parole en fonction de la pensée chinoise
Ch. 11. La notion de « tiers-caché » chez B. Nicolescu et l’Otherness chez Krishnamurti
Ch. 12. L’arbre selon Krishnamurti et Arness
Ch. 13. Conclusion, vers un vide sans œillère
Ch. 14. Epilogue, le réel monde et aphophase radical