Écoute sensible et transversalité dans la formation des personnels en soins palliatifs

En ce mois de mai 2024 où viennent de débuter les débats parlementaires sur un projet de loi sur la fin de vie, cette conférence de René Barbier de juin 2006 sur les soins palliatifs semble entrer en résonance avec cette actualité.

CONFÉRENCE AU 12ÈME CONGRÈS NATIONAL DE LA SFAP (société française d’accompagnement et de soins palliatifs), 15, 16 ET 17 JUIN 2006, MONTPELLIER

Au fil des années en tant que professeur des universités soucieux d’éducation, je me suis aperçu de la nécessaire dialogique entre le chercheur scientifique et l’éducateur épris de relations humaines.

La posture de l’un ne se résume jamais dans celle de l’autre. Mais, en même temps, à l’université, les deux postures sont nécessaires et ne peuvent coexister que dans une approche paradoxale.

Essayons de cerner ce paradoxe.

Pour l’écoute sensible

Le chercheur scientifique est une personne soucieuse de rigueur conceptuelle et méthodologique, formée par une tradition épistémologique qui sépare le chercheur de l’objet de sa recherche. Il est animé par un désir de savoir et de faire savoir correspondant à une meilleure connaissance de la réalité. Son projet assuré est toujours de faire surgir une connaissance plus approfondie du monde. Pour ce faire, il dispose de deux grandes voies de recherche. La première, la plus classique, dominante dans les sciences de la nature, consiste à élaborer une question de recherche, des hypothèses en fonction d’un champ théorique défini, de proposer un modèle de recherche, de préciser les variables dépendantes et indépendantes, le protocole de recherche, l’espace-temps de celle-ci, les populations susceptibles d’y intervenir, les outils et les méthodes d’investigation les plus appropriés pour conduire le travail, les propositions d’interprétation des résultats obtenus et le fait que celles-ci sont toujours falsifiables, en fonction d’autres recherches.

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