René Barbier, 28/01/2017
Savoir
Me perdre sans te quitter
Te perdre sans me quitter
Il arrive un jour où l’être
Entrevoit cet entre-deux
Entre l’espace et le temps
Une fêlure un presque rien
Où tout s’aiguise où tout s’éteint
Toi ma souche première
Brindille qui court vers sa forêt
Moi déjà pris en tenaille
Entre la source et l’embouchure
Comment te dire
Ce je-ne-sais-quoi
Cette éclaircie si minuscule
Qui rougeoie au fond du noir
Comment te murmurer
Que je t’aime ce soir
Dans mes étoiles et pour des siècles
Perdu entre l’étale et l’élan
Comment nous réunir bientôt
Sans même nous toucher
Nous regarder dormir au loin
Sous l’épaisseur et sans boussole
Le dilemme me prend au cœur
Epine plantée dans l’infini
Ma réponse vogue en silence
Vers l’horizon qui bien s’enneige