75 ans

René Barbier, 12/06/2016

Un seuil s’allume dans le sourire

Un nuage passe dans la mémoire

Lou contemple une chenille qui ruisselle

Une porte s’ouvre sur l’horizon

Le corps se fait grisaille ou grisou

La main trop indécise pour saisir

L’arbre du monde

Se redresser il le faudrait

Mais comment faire

La voûte est si lourde

La terre attire ce qui fut debout

Le regard détrousse le passé

Le vent chasse l’avenir

Prendre feu dans le presque rien

Accueillir la racine émergente

Et l’absence du jamais plus

Naître dans la vieillesse

Papillon de nuit

Étonné d’être en vie

Faire dans le sans bruit

Comme un reflet dans un ruisseau

En route vers l’océan